24 juin 2009

Airbus AF447 : la recherche des "boîtes noires"

Des exemples de recherches en mer couronnées de succès après un crash sont nombreux. A chaque fois qu'on en a eu la volonté, la réussite fut à la clé. On peut prendre l'exemple du vol United 811. Les Américains ont retrouvé une simple porte de soute à une grande profondeur (en fait deux morceaux séparés). Il faut bien voir que l'avion avait pu poursuivre le vol après la perte d'une porte de soute et qu'il n'y avait donc rien au fond de l'océan, à l'exception des deux morceaux de porte de soute. Et ces pièces ne disposaient pas de balises ! Malgré cela, ces deux morceaux ont été retrouvés pour les besoins de l'enquête (éloignés l'un de l'autre, la séparation ayant eu lieu à l'arrachement). Par 14 200 pieds de profondeur, soit 4 300 mètres environ. (Source : Wiki et NTSB)

Pourquoi, après la catastrophe de l'Airbus AF 447, les "officiels" ont-ils affirmé et répété qu'on ne retrouverait jamais les enregistreurs ? Pourquoi on-ils prétendu que la zone des recherches serait grande comme cinq fois la France, alors que la position de la catastrophe est connue depuis les premières heures (lire la note du 22 juin) ?

Update 5 juillet 2009. Le Bureau d'enquêtes et d'analyses a publié un rapport le 2 juillet et fait quelques commentaires sur les causes de la catastrophe, relayés par le directeur d'Air France, qui se résument en quelques mots :  "on ne sait pas ... le mystère reste entier", alors que certains faits tirés des ACARS sont plus gros que le nez au milieu de la figure, "on ne saura certainement jamais... on risque fort de ne jamais retrouver les enregistreurs de vol"... Bizarre. En effet, les mêmes enquêteurs ont conclu que l'avion était arrivé entier dans l'eau, à plat, en chute verticale. Nous sommes donc surpris que l'épave ne soit toujours pas localisée, malgré les émissions des balises des enregistreurs et alors que cette épave constitue une grosse masse métallique ou qu'elle constitue, dans le pire des cas, une zone très limitée avec de très grosses masses métalliques. Quand on voit ce qu'il s'est fait dans le cadre d'autres enquêtes, notamment celle que nous avons évoquée de l'UAL 811... ! Et c'était il y a vingt ans, à une époque où les technologies de recherche et de travail sous-marins étaient beaucoup moins efficaces.

A propos des faits plus gros que le nez au milieu de la figure, signalons qu'Eurocockpit a produit une excellente analyse, qui mérite d'être retenue et développée (analyse Eurocockpit).

UPDATE 8 MAI 2010. On se paye la tête des familles de victimes, de leurs avocats, de leurs associations. On se paye la tête des passagers des Airbus.

Le lieu de la catastrophe est connu depuis le moment même où le drame est survenu, transmis au milieu des messages de panne par l'ACARS. Avant même l'annonce de la disparition de l'Airbus, dans la matinée du 1er juin, on connaissait le lieu du crash à quelques dizaines de kilomètres près : 2° 58,8' N30° 35,4' O (un calcul mental qui prend une seconde permet de délimiter une zone autour de ce point, sachant qu'un avion de ligne vole en croisière à 15 km à la minute et que tout s'est joué en trois ou quatre minutes).

Ces informations ont été soigneusement cachées et, au lieu de chercher les débris flottants et les éventuels survivants par cercles concentriques successifs à partir de cette position connue, on a cherché partout, sauf là où il fallait chercher. Dans une  zone "grande comme cinq foiq la France" a déclaré Bussereau. Ainsi, au lieu de retrouver les premiers débris en quelques heures, il a fallu cinq jours (on retrouve tout sur Google, la mémoire qui dérange les menteurs, notamment toutes les déclarations de ceux-ci).

Il en va de même depuis un an avec la recherche de l'épave et des enregistreurs au fond de l'océan. On cherche partout, sauf à l'endroit le plus évident, celui qui correspond au bon sens et aux procédures écrites de recherche et sauvetage, c'est-à-dire par zones concentriques à partir de la position rappelée plus haut. Il en fut ainsi notamment quand les balises des enregistreurs émettaient un signal de repèrement, durant le premier mois.

Et on apprend maintenant qu'en ré-écoutant des bandes-son d'un sous-marin militaire, celui-ci aurait détecté, peu après le crash, la position des "boîtes noires", donc celle de l'épave... dans la zone où il fallait chercher ! Un miracle.

Chose curieuse, on ne nous dit pas pourquoi ce sous-marin cherchait, lui, secrètement, dans cette zone évidente, pendant que les recherches officielles se déroulaient loin de là, dans des lieux où on savait qu'il n'y a rien à trouver. Le ministre de la Défense et les militaires auraient-il disposé d'informations que la France a tenté de cacher par tous les moyens pendant des jours et des semaines et que les officiels finissent par révéler au compte-gouttes, sous la pression de la blogosphère et des informations qu'on trouve sur le Net ? Et les pouvoirs publics n'ont peut-être pas encore tout dit sur ce chapitre. Il se murmure que certaines données ACARS n'ont jamais été rendues publiques et qu'elles ne figurent dans aucun rapport, aucune expertise (selon le type de données transmises par l'ACARS, les destinaires des messages diffèrent).

Mais une question essentielle se pose : quelle était la mission exacte de ce sous-marin ? Les ministres concernés (Défense, Transports) et le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, sont intervenus publiquement avant-hier et hier. On attend une réponse de leur part.

Quant à l'authenticité des enregistrements, dans l'éventualité où ceux-ci seraient finalement récupérés, il va falloir être bien naïf pour y croire. Le faux est LA spécialité de l'aéronautique française, aidée par une justice vraiment pas regardante (exemple).

On pourrait s'étonner, mais les miracles sont courants avec  les enregistreurs. A la suite du crash de l'Airbus de Perpignan, les enregistreurs, très détériorés et écrasés, se sont auto-réparés, sans même qu'on les transporte à Lourdes . Quant aux enregistrements, illisibles dans un premier temps (les deux !)... là aussi, un miracle est intervenu un mois plus tard, toujours sans aller à Lourdes. Plus de détails ici (pour les plus curieux, la suite est ).

La municipalité du Bourget envisage la construction d'une grotte artificielle, entre le Bureau d'Enquêtes et d'Analyses et le Musée de l'Air. Saint Gérard Feldzer, qui obtient beaucoup pour son musée de la part d'EADS et d'Airbus, présidera les cérémonies d'inauguration et se chargera de la bénédiction des lieux. Pour ajouter au caractère sacré on demandera à quelques avocats et magistrats d'y participer, en tenue d'apparat.

Passagers des Airbus, priez pour le salut de votre âme.

Commentaires

Je partage tout à fait cette analyse .
Je suis un client d'air france car je voyage beaucoup . Et j'ai de moins en moins confiance dans cette compagnie . 5 accidents en 20 ans c'est beaucoup pour une compagnie comme AIR FRANCE et pour la france .
Dire que 1/3 d l'air bus est français et l'appareil est assemblé en france donne aujourd'hui une image negative de la compagnie et du pays.
Beaucoup de mes collègues Japonais et américains evitent de plus en plus de voler avec cette companie. Elle dégage de la peur et de l'inqiétude .
Il est temps à ce que les résponsables prennent les choses en main . Il y a comme un air fataliste en general en france .Par conséquent je commence à me douter de ces professionnels qui assemblesnt et qui révisent ces avions. Un pays comme le Maroc n'a eu qu'un seul accident il s'agit d'un ATR . Peut on dire que la france devient le tiers monde .c'st dommage.

Écrit par : BOUZEKRI | 19 juillet 2009

Comme tout le monde je voudrais connaître tous les faits concernant cet événement tragique. Cependant, en tenant compte de la profondeur et étant donné que ces boîtes noires pourraient encore se trouver dans l'épave, je ne peux pas m'empêcher le sentiment que nous ne saurons jamais la vérité. J'espère que je me trompe.

Écrit par : joelle | 06 mai 2010

Ce n'est si facile que cela. On connait le moment à partir duquel l'avion est eu des difficultés, grâce aux derniers contacts radio avec l'équipage. En revanche, on ne sait pas si l'avion a explosé, s'il a fait demi-tours, s'il a continué sa route... Bref, on ne sait pas à quel endroit est tombé l'avion. D'autant que les débris retrouvés se sont déplacés très rapidement en fonction des courants...
Il faut ajouter à cela que les profondeurs sont aussi irrégulières que les Alpes. Le fait que les profondeurs soient "montagneuses" empêche la détection via les sondes et les radars... Il serait difficile de localiser de tel balise sur la terme ferme en territoire montagneux (Par exemple Afghanistan), mais il est d'autant plus difficiles quand les reliefs sont à 4000 mètres de profondeurs sous l'eau.

Écrit par : Pierre | 07 mai 2010

Très bon article qui soulève en effet plein d'incohérences dans l'avancement de l'analyse et des conclusions émises jusqu'à lors...
La dernière phrase me gène cependant un peu (voire beaucoup): Comment se laisser aller à un telle généralisation ?

"Passagers des Airbus, priez pour le salut de votre âme"

n'importe quoi !

Écrit par : Guillaume | 09 juin 2010

Etant également une voyageuse fréquente, je m'intéresse (de loin) au traffic aérien. Et force est de constater beaucoup de zones obscures lors des accident d'air France. A Habsheim lors du baptême de l'A320, lors de l'accident du Mont St Odile, le concorde... Force est de constater que Air France étant un peu la vitrine d'airbus (en tous cas, on ne peut que faire le rapprochement), il leur est délicat de remettre en cause les appareils. Air France devant maintenir la réputation de leurs pilotes, ainsi que celles de leurs appareils, sachant qu'en + nous traversons une grosse crise du traffic aérien, on ne peut guère attendre de la bonne foi de leur part...
Néanmoins, Air France reste probablement une bonne compagnie ; si on regarde les autres compagnies :
http://www.1001crash.com/index-page-crash-lg-1.html
Cordialement

Écrit par : Miss K | 16 juin 2010

J'ai des doutes sur l'authenticité de ce site. Il doit sûrement être financé par des fond privés américains - Boeing - etc...

Écrit par : MX | 06 mai 2011

Mais oui, MX, bien sûr. Et vous avez droit à un scoop sur le circuit de financement occulte par la CIA : http://jacno.com/MAYDAY.htm

En parlant de CIA (mais, vraiment, ne le répétez à personne), c'est ce site qui a remis à l'agence américaine l'information de localisation de Ben Laden.

Réponse rédigée par David Vincent pour le compte de veritas.

Écrit par : veritas | 07 mai 2011

Les commentaires sont maintenant fermés

 
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